La Charte

Les Compagnons de saint Michel Archange
s'attachent à développer leur vie chrétienne dans la fidélité aux enseignements de l'Église et du Siège Apostolique. Leur spiritualité est fondée sur le christocentrisme de l'Ecole Française de spiritualité et la dévotion aux saints Anges. Ils oeuvrent au redressement spirituel et culturel de leur Patrie, ainsi qu'à leur sanctification, à celle de leur paroisse et de leurs familles.

Préambule de la Charte

« A l'origine des grandes civilisations s'unissent et se conjuguent le désir du bonheur, l'attention du réel et le savoir-faire pratique. Ainsi du croisement fécond de la foi biblique, de la philosophie grecque et du droit romain naquirent les nations européennes qui parvinrent à assimiler le message de l'Évangile au point que l'on osa parler d'un temps de « chrétienté ». Ce temps où la cité des hommes orientait ses enfants vers la cité de Dieu, c'est-à-dire celui où la lumière évangélique brillait sur tous les milieux sociaux et culturels et édifiait le « Corps du Christ » parmi les hommes pécheurs.

Or il faut bien constater que ce temps n'est plus. L'homme d'aujourd'hui n'est plus « spirituel jusque dans la chair », mais « charnel jusque dans l'esprit » comme le redoutait Saint Augustin (Enarratio in ps. 147). Enfermé dans le quantifiable par le rationalisme matérialiste, asservi au pain et aux jeux par la sécularisation, privé de toute transcendance, son ultime liberté s'abîme dans le désenchantement. Pour ne pas sombrer dans l'absurde, notre société à un besoin vital de relèvement spirituel.

En effet, l'exact n'étanche pas la soif du vrai ni le mesurable l'appétit du réel, seul l'esprit d'amour engendre la joie qui épanouit l'être par delà ses limites.

Paradoxalement notre contemporain revendique une liberté sans limite mais refuse toute responsabilité, édicte des flots de lois en rejetant leur pierre angulaire, la loi naturelle. Comment un tel manque de cohérence ne conduirait-il pas à la schizophrénie ? Il devient urgent de pouvoir à nouveau porter un jugement critique sur nos actes, c'est-à-dire d'opérer le relèvement moral de notre cité afin de ne pas glisser dans la barbarie.

En outre, la déficience majeure de notre monde, jadis chrétien quoique pécheur, est de n'avoir conservé que la privation, le péché, en oubliant la tension qui le portait vers la source désaltérante, à savoir la soif d'amour et de transcendance. La culture, pour l'appeler par son nom, est cette tension de l'homme vers ses finalités, effort dont la civilisation cristallise les moyens. « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean XIV, 6) dit Jésus pour révéler fin et moyen. Mais l'hédonisme du temps présent n'est-il pas l'inverse du Chemin de la Croix, le relativisme ambiant l'antithèse de la Vérité, et la culture de la mort l'ennemi de la Vie ?

Ces erreurs sont d'autant plus graves que l'extraordinaire puissance des moyens de notre civilisation dissimule la panne de son moteur culturel. Seul un véritable relèvement culturel redonnera une joyeuse espérance à notre communauté charnelle.

Mais sommes-nous en mesure de parcourir ce chemin de relèvement spirituel, moral et culturel de notre patrie, et donc de passer de l'esclavage de ce monde à la terre de Salut ? En effet, ces axes de relèvement constituent le référentiel d'enracinement de la « nouvelle évangélisation » féconde, dans la mesure où elle propose les fins dernières auxquelles mène le Chemin du Christ, où elle éclaire les esprits en montrant la Vérité, et où elle redresse les moeurs pour accueillir la Vie. Cela ne semble guère réalisable aujourd'hui, à moins que nous nous décidions à suivre ce que le Seigneur recommande au peuple de l'Exode :

« Voici que j'envoie un ange devant toi, pour te garder dans le chemin et t'introduire au lieu que je t'ai fixé. Révère-le et écoute sa voix ; ne lui soit pas rebelle, il ne pardonnerait pas les transgressions car mon nom et en lui. Si tu lui obéis fidèlement et fais tout ce que je te dis, je serais l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires. Alors mon ange marchera devant toi... » (Exode XXIII, 20-23) Or, qui mieux que Saint Michel, le prince des milices célestes, peut nous défendre dans ces combats et intercéder pour que « l'Esprit saint nous rende inventif dans la charité, persévérants dans nos engagements et audacieux dans nos initiatives pour contribuer à la civilisation de l'amour » (Benoît XVI, message aux jeunes, fév. 2007) Ainsi, nos prières, nos offrandes et nos louanges, saisies dans l'encensoir d'or de l'Archange, participeront au sacrifice d'action de grâces que le Fils unique rend au Père de toute Éternité.

C'est à la jonction des réalités présentes et de cette espérance que s'insère notre volonté de vivre en Compagnons de saint Michel archange. Non pas de vouloir reconstruire le monde à l'aide de ses moyens, mais bien plus, de nous unir à la Croix du Christ et de nous offrir en victimes d'expiation pour le Salut de nos frères et le redressement de notre patrie.

Nous implorons saint Michel de nous éclairer de sa lumière, de nous protéger de ses ailes et de nous défendre de son épée contre le prince de ce monde, maître des ténèbres et père du mensonge, maudit pour n'avoir pas voulu servir. Nous qui « avons été choisis pour servir » en la présence de notre Dieu et Père, nous demandons à saint Michel de nous aider à lutter contre Satan, d'abord dans notre propre coeur, afin que portés par le Coeur Immaculé de la Vierge Marie, nous puissions nous unir au Sacré-Coeur de Jésus après avoir été lavés dans le sang et guéris par ses plaies.

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